Plaidoyer pour un parcours équitable

[FRA13]

Bonjour à tous,

Comme vous avez pu le constater, les arbitres depuis quelques temps proposent des parcours avec une porte au vent.
Si comme moi, vous avez couru avec le système de la dog leg et aussi celui des portes au vent, force est de constater que se produise plus d’incidents dramatiques avec les portes qu’avec la dog leg.
A la base la dog leg est une bouée de dégagement servant à éviter de se croiser à un endroit de forte affluence.
Au contraire la porte au vent « intérieur extérieur ou extérieur intérieur) est un passage ou vous devez obligatoirement croiser des bateaux au près et d’autres au portant qui dans certains cas entrainent des contacts violents endommageant les coques, gréements ou quilles ou entrainant des accrochages interminables.
Ce passage est un véritable gymkhana qui se déroule souvent à une distance ou il est impossible d’apprécier les écarts pour éviter la collision et ou le temps de réaction dépasse souvent les possibilités d’anticipation humaines.

Ce qui est valable pour la coupe de l’américa, la classe 1 mètre ou tout autre support ne s’applique nécessairement pas à la classe M ou 10, car pour les foilers de la coupe, il n’y a que 2 bateaux en course. Pour les classe 1 mètre, le bateau étant moins rapide, plus petit, plus solide et la bouée moins loin, l’exercice de slalom s’avère moins risqué.
Loin de moi l’envie de créer une polémique, mais plutôt celle de préserver l’intégrité de notre matériel avec un parcours moins accidentogène et plus équitable.
J’attends vos réactions et souhaiterais après débat que l’on puisse voter sur le souhait du parcours avec lequel nous souhaiterions courir.

Bien à vous,
Christophe

[Bernard]

D'accord avec toi le système de porte au vent n'est pas adaptée à nos voiliers, quelque soit la classe, car après la ou les marques au vent, nous repartons au vent arrière avec des risques de croisement dangereux. Les foilers repartent au largue après la porte, donc pas de croisement après la bouée. Faire 2 dog leg serait pas mal mais difficile à mouiller de façon bien symétrique.
En regardant une des régates du CM IOM, il m'a semblé qu'ils prenaient la porte à l'envers : arrivée par l'extérieur des bouées et retour en passant entre les deux bouées au vent. Faudrait voir avec les iomistes

[QuinQuin]

Je partage ton avis Christophe.

Pour le Mondial IOM, la porte au vent était extérieur -> intérieur.
Pour Pierrelatte de la semaine dernière, c'était l'inverse : intérieur -> extérieur

[Full metal jacket]

hello Tous,

je partage également l'avis de Christophe
l'expérience du week end passé à Pierrelatte de la porte au vent pour moi n'est pas concluante.

sur le point positif,cela permet aux arbitres de séparer la flotte et donc à priori de mieux apprécier les cas de course. mais cela génère des points négatifs supplémentaires par rapport à une bouée unique avec dog leg.

les premiers bateaux qui arrivent sur zone sont obligés de recroiser babord le reste de la flotte pour aller enrouler les marques (dans le cas du IN/ OUT et du parcours OUT /IN) . ce n'est absolument pas normal de prendre un tel risque. et on multiplie le phénomène pour le 2ème bateau et ainsi de suite. rendant la zone au moment des manoeuvres ultra accidentogène à cause des nombreux croisements ! l'effet voulu est inversé......

du point de vue des arbitres, ils sont obligés de faire un focus trop important sur les tribordés et babordés en de multiples endroits....
on multiplie les "pas vus pas pris". ce n'est pas très bon.

et ce n'est pas fini pour les premiers bateaux qui auront réussi à enrouler l'une ou l'autre marque. il faut redescendre et éviter les bateaux retardataires qui croisent babord ou tribord, généralement ils ne sont pas lay line et on les retrouve sur le chemin des bateaux descendants. cela a été systématiquement le cas à pierrelatte. la solution de mettre une dog leg à chaque marque serait bonne pour éviter cela mais difficile à mettre en oeuvre car doivent être placées encore plus finement que les marques au vent.

les arbitres et les coureurs se plaignent souvent d'une bouée au vent accidentogène mais je pense sincèrement qu'elle l'est moins qu'une porte au vent. c'est flagrant.

autre phénomène : j'ai constaté clairement que les premiers arrivés sur zone porte au vent, et ayant un choix à faire en premier ....., perdent leur avantage acquis pendant la phase de près. a moins d'être pile poil lay line à la bouée. ce qui a été rarement possible à pierrelatte.
autrement dit, les bouées au vent sont très difficiles à placer pour rendre le parcours supra équitable. pire que la porte sous le vent.

et on ne parle pas d'une navigation avec les petits jeux de voile où les croisements sont encore plus risqués avec de la casse majeure à la clé.

bref, je préconise une sensibilisation auprès du corps arbitral sur ce point qui sera à coup sûr accidentogène si appliqué au mondial.

A vous lire
nicolas FRA83

[Johan Poulain]

Bonjour à tous,

Pour un débat il faut un point de vue contradictoire donc puisqu'il en faut un, j'y vais.

Mon ressenti sur cette expérience de 4 jours, avec 2 supports et des conditions variées, est plutôt favorable à l'utilisation d'une porte au vent.

A - Points positifs :
- Mathématiquement la flotte est scindé donc une densité de bateau plus faible se présente sur chacune des bouées et donc en théorie moins de paramètres à gérer pour chacun. Cependant force est de constaté que c'est pas du 50/50 majoritairement la bouée de droite était privilégiée y compris par ceux qui arrivent bâbord…. force de l'habitude...
- Le jeu reste ouvert avec des choix tactiques possibles tout au long de la régate. De ce fait on assiste moins à une procession conditionnée en grande partie par le départ (accentué dans le cas d'une ligne de départ trop favorable ou forcement il n'y a pas de la place pour tout le monde au "comité" ou en bout de ligne. Tout le monde n'aime pas, ne sais pas, ou ne souhaite pas frotter dans la minute ou voir sa course anéantie par un concurrent qui laisse porter sur la ligne.
- La porte amène des possibilités d'échappatoires quand manifestement la densité ou les routes de collisions présentent trop de risques autour de la bouée au vent (C'est déjà quelques choses que nous faisons déjà à la porte sous le vent). Dans le cas d'une bouée au vent bâbord, ceux qui arrivent bâbord et qui n'ont pas suffisamment anticipé ou ont été contraint par d'autres bateaux, se retrouvent dans une voie sans issue et y vont trop souvent en croisant les doigts n'acceptant pas de laisser passer un train de tribord et perdre 5 ou 10 places
B - Points à risques :
- Les croisements entre les descendants et les montants sont manifestement ce qui peut être le plus stressant dans les premiers mètres après les enroulements. Cela semble quand même plus simple à gérer sur une porte IN/OUT comme ce week-end que sur une porte OUT/IN. A condition d'évaluer préalablement la situation et de ne pas se refuser un départ au largue plutôt que d'y aller plein vent arrière parce que c'est la route la plus directe. On est quand même bien placé pour savoir que la ligne droite est rarement la plus rapide.

La situation sur les régates avec bouée au vent et dog leg est difficilement acceptable depuis un moment, il faut donc bien changer quelque chose.
Diminuer la densité à la première marque au vent semble être la principale problématique, sans parler de réduire le nombre de bateaux par flotte, les points ci-dessous y participe
- Une porte.
- Une longue remontée au vent (ce qui était le cas ce week-end) est également indispensable.
- Je pense également que ce qui de part la configuration des lieux a favorisé l'éparpillement de la flotte devrait être mis en place plus systématiquement à savoir : une limitation de la largeur des parcours obligeant à devoir faire 3 ou 4 virements pour atteindre les marques au vent.

Cependant, à mon sens tel ou tel type de parcours n'est pas le facteur déterminant pour limiter les risques. C'est bien avant tout les comportements à risques beaucoup trop présents. On croit que cela peut passer… on pense que l'on va obtenir l'engagement juste avant la zone, alors qu'une longueur plus tôt on a encore 1/2 bateaux de retard… Je suis prioritaire alors je bouge pas...

[LESTARTIT]

Etant plus souvent dans le 2ème groupe de la flotte donc montant vers la porte, je peux vous assurer que la plus grande vigilance requise vis à vis des premiers descendants peut être plutôt stressante
Je me range malgré tout du côté de Johan
Puisque Johan évoque le largue, pourquoi ne pas revenir à des parcours "triangle" que j'ai beaucoup vécus avant mon arrêt de la VRC pendant quelques années...Non, non, ne tirez pa à boulets rouges...Il y a probablement de bonnes raisons pour avoir abandonné cette formule
Enfin, j'aimerais que des membres éminents de Comité nous éclairent en nous indiquant ce qui guide leurs choix de parcours
Bien à vous

[LESTARTIT]

Oups! J'ai oublié, si porte au vent, alors l'option IN/OUT me semble évidente du fait, en particulier, qu'est évité ainsi l'envoi des 1ers bateaux dans un entonnoir redoutable
Bien à vous

[olivierFRA100]

Bonjour,

Ma petite expérience des portes au vent en 1m, le seul système qui fonctionne est la solution out in, car on limite les croisements, les seuls bateaux que l'on croise au portant sont ceux qui arrivent tribord à la bouée de gauche, et inversement(mais ils sont peu nombreux). Tandis que in - out, on croise ou on doit faire le tour de toute la flotte en layline (si on est devant)

Effectivement ça limite les incidents à la bouée au vent en séparant les bateaux, Il faut aussi que les bouées soient bien mouillées, sinon tout le monde va à la même. Donc à proscrire si vent trop shifty...

Mais je suis contre ce système quand il y a trop de vent, comme dit Christophe ça va beaucoup trop vite dans ce cas, on ne peut pas réagir.
Et évidemment les M et 10 vont plus vite que les 1m, donc le problème arrive plus tôt...

[papin patrick]

En réponses à tous, je suis solidaire à tout ce qui est écrit ci-dessus. concernant les passages de bouées (out in), je suis solidaire également avec Olivier sous la condition que les bouées soient bien placées.
exemple: dernière régate en M organisée à Pierrelatte, tous les bateaux viraient sur une seule bouée au vent, celle de
babord, la bouée au vent tribord étant beaucoup trop éloignée par rapport à la ligne de départ étant elle aussi mal positionnée vu que tous les bateaux étaient agglutinés à la même bouée tribord, alors que la ligne de départ était suffisamment large voire bien dans la norme.
Cdt