La classe 10R

Le Partner 10R de Walicki

Le classe 10R est une série dont la jauge a été inventée au 19ième siècle – en 1893. La formule est très simple. On considère la longueur à la flotaison du bateau doté de tous ses équipements, on mesure la surface des voiles et des espars et l’on calcule un ratio qui doit être inférieur à 10.

La formule de la jauge est : L * S * 8 < 10 où L est exprimé en mètre, S en mètre carré. Le rating est inférieur à 10 d’où le nom qui a été donné à la série : 10R ou en anglais Ten Rater.

C’est en principe très simple, mais le diable est, bien entendu, dans les détails au moment de la jauge d’un bateau, car il faut établir la longueur à la flotaison dans un bac remplie d’eau douce, au calme (sans courant d’air), bateau sous voile, et la mesure de la surface des voiles se fait selon un procédé très détaillé. La surface des espars est également prise en compte.

A la jauge, le jaugeur place deux marques sur la coque du bateau pour indiquer les limites avant et arrière de la flotaison.

Deux SHARPIE TEN au coude à coude au SNO à Nantes

On trouve une description de la mesure de la surface des voiles ici

Les règles de classe sont ici

La particularité de la jauge a permis aux architectes de dessiner des bateaux très longs, avec de longs élancements, mais dont la flotaison est courte – ceci permet de porter beaucoup de toile et quand le bateau gîte, la longueur à la flotaison s’allonge et la vitesse maximum de la coque augmente puisque la vitesse maximum de la coque dépend de sa longeur à la flotaison dans ce mode de déplacement dans l’eau dit en poussé. Les classe 10R ne planent pas, hormis les surfs sur les vagues.

De ce fait, on verra sur un plan d’eau des bateaux longs et peu toilés concourrir contre des bateaux plus courts et beaucoup plus toilés.

Le classe 10R au XIXième siècle

Les plans et les lignes d’eau des bateaux performants diffèrent notablement. Certains sont très typés petit temps pendant que d’autres sont très performants dans la brise et les vagues.

Un classe 10R mesure de 1,40 à 1,70 mètre, il pèse de 5 à 7kg dont environ 3,3 à 4,5 kg de lest. Son tirant d’eau est d’environ 55 cms et il porte un peu moins de 1 m2 de toile. Le gréement A est le gréement de référence conçu pour les petits airs – on peut le supporter jusqu’à 12 noeuds. Les autres gréements plus petits sont destinés aux conditions de petite brise jusqu’au vents les plus soutenus.

Pendant un peu plus d’un demi siècle, le classe 10R se pratiquait sur des plans d’eau que l’on traversait sous la même amûre, puis ils ont été pilotés par des dispositifs de girouette qui permettaient de réguler l’allure pour suivre les oscillations du vent. Ils sont aujourd’hui radio commandés par des dispositifs exploitant la bande radio des 2,4 ghz qui éliminent les interférences entre concurrents.

Régate dans les années 30

Avec l’avènement de la voile radio commandée à la fin des années soixante, le classe 10R s’est transformé pour devenir l’un des supports les plus appréciés des compétiteurs et il réunit les tout meilleurs skippers aguerris à la pratique de la régate.

La hauteur maximum du gréement d’un classe 10R est limitée à 2,20 mètre – tout comme en classe M. La plupart des classes 10R sont gréés en gréements classiques. Toutefois quelques uns disposent d’un gréement balestron pour le jeu A (le gréement de référence pour la jauge). Le balestron est avantageux dans les tous petits airs aux allûres portantes. En revanche il impose un foc plus petit, sinon le balestron s’inverse. Quelques bateaux ont imaginé un balestron décallé pour disposer d’un foc plus grand.

Le classe 10R est une série internationale qui se pratique dans 22 pays. Dans les cométitions internationales, les français sont bien représentés et trustent les podiums qu’ils partagent avec les meilleures nations telles l’Angleterre, l’Italie, l’Allemagne, etc.

La plupart des skippers français de 10R régatent aussi en M, en IOM et plus récemment en RG65.

Il y a environ 50 skippers en France qui régatent en 10R. Le circuit de régate comporte les épreuves suivantes :

Les 10R chez les impressionistes du CVParis
  • Marseille au Roucas Blanc
  • Bordeaux sur le lac de Bordeaux Lac
  • Aux Mureaux sur le plan d’eau du CV Paris
  • A Pierrelatte
  • Et au SNO à Nantes sur les bords de l’Erdre

Quelques entraînements sont aussi organisés :

  • Au CVSQ à Saint Quentin en Yvelines
  • A Vannes sur l’étang aux Ducs
  • A Nantes sur les bords de l’Erdre au SNO

En France, plusieurs architectes ont dessiné des classe 10R.

  • Paul LUCAS et son DARE DARE est un des plus anciens plans
  • Marc POMMAREDE/Guy CARPIER et le NIOUTAINE
  • Gilles BRETECHE et son récent SHARPIE TEN
  • Patrick ROUSSEAUX et ses OXYGENE et OXYGENE+
  • Philippe DEBORD et son 10R a étrave inversé
  • Léonard FABIANO avec des réalisations très soignées
  • Johan POULLAIN et son BELUGA

Le prototype de Johan POULLAIN à la bagarre avec le SHARPIE TEN

Il y a 102 designs recensés dans la base des plans de 10R

La classe 10R réunit les propriétaires et les régatiers de cette série. Elle a établi un plan de développement pour animer l’activité de la discipline. Voici les objectifs de ce plan :

  • L’objectif du développement de la classe 10R est d’abord de conserver l’état d’esprit qui règne dans la classe et notamment le fairplay qui est la règle sur le circuit en classe 10R.
  • Il est ensuite d’animer et d’étoffer un circuit français permettant d’organiser une régate chaque année dans les principales régions. Ouest ; Sud-Ouest ; Sud ; Nord ; Centre.
  • De plus la classe encourage le développement de nouveaux designs et de nouvelles idées d’amélioration des gréements. Plusieurs développements sont en cours aux Sables d’Olonnes, à Nantes avec la création de nouveaux bateaux (exemple SHARPIE TEN , BELUGA)
  • Une action particulière est en cours pour attirer de nouveaux skippers et de leur faciliter les démarches pour trouver un bon bateau compétitif – prise de contact avec les vendeurs, et mise en relation avec les potentiels acheteurs. (En cours)
  • Actuellement il y a une régate annuelle à Marseille en mars, à Bordeaux en juin, aux Mureaux en septembre et à Pierrelatte en novembre. En 2022, le calendrier va être complété par une épreuve à Nantes ( 5-6 mars ) et une épreuve à Calais ( 26-27 mars ). (Deux nouvelles épreuves pour étoffer le circuit déjà organisées).
  • Etant donné que les skippers courent aussi en classe M, il est nécessaire de coordonner le calendrier avec celui de la classe M – ce qui est assuré tous les ans. (Michel BRUN assure la coordination avec les autres classes (ex IOM) et les clubs organisateurs)
  • Pour le développement, le public visé est composé des skippers qui connaissent déjà bien la VRC et qui ont envie de régater sur un support qui offre beaucoup de sensations.
  • L’idée est de disposer de quelques bateaux d’occasion en bon état et de les prêter à ceux qui ont envie de faire le pas vers le classe 10R. C’est un travail de fourmi, qui porte ses fruits. (nous prêtons trois bateaux).
  • Ensuite c’est d’accompagner les nouveaux venus en les invitant à participer aux entraînements et aux régates qui sont organisées tout au long de l’année. (en cours avec plusieurs nouveaux venus sur le circuit)
  • Autre axe, re-booster des flottes où des classes 10R naviguent mais qui ne régatent pas comme au Mans ou à Baye par exemple. (A faire – retardé du fait des restrictions).
  • Un travail spécifique est à entreprendre pour améliorer la présence sur internet du classe 10R dans les pages du site des classes M – ce pourrait être un bon moyen de populariser le bateau en 2022. (Le développement de ces pages et ce site internet, par exemple).

En complément, la classe 10R a fait faire des « goodies » à l’effigie de la série – voir la page des liens.